Les cépages oubliés de Bordeaux

Parmi nos nouveautés, cette cuvée est issue de Jurançon noir. Il nous a été interdit de faire figurer sur l’étiquette le nom officiel du cépage, pour éviter toute confusion avec le Jurançon (comme si un vin rouge pouvait être confondu avec un liquoreux). Bref, du coup, on l’a appelé Dame noire, synonyme officiel. 450 bouteilles produites seulement Le Jurançon noir est un cépage productif, de modeste réputation. Mais c’est un cépage qui nous a surpris et qui nous surprend encore. Nos sols de Graves doivent contribuer à lui donner de la matière et de la concentration ! En 2021, c’est le seul parmi tous les cépages plantes qui nous a donné une récolte digne de son nom. Certainement ce qui explique pourquoi il avait la faveur de nombre de vignerons au 19eme siècle. A méditer à l’heure où nous gelons presque tous les ans. Nous allons du coup en replanter dans les prochaines années !

Ces bourgeons de Saint-Macaire dans le coton ont ils survécu au gel ? Encore tôt pour le dire, mais le combat n’est pas encore totalement perdu. Il devrait nous rester un peu de récolte sur les cépages précoces. A suivre !

Le Saint-Macaire est fou cette année, il a fait sortir son bourgeon mais également ses contre bourgeons. Souhaitons à ces bourgeons de passer à travers l’épisode de gel ! On nous annonce -2 pour la nuit prochaine. On a disposé des bougies sur cette parcelle ainsi que sur une parcelle de merlot précoce. Sur les autres parcelles, si les températures ne descendent pas plus bas, on reste confiant. Les pertes devraient être limités. La vigne est moins en avance que l’année dernière.

Sur les jurançons noirs : taille effectuée, calage au vime, baguettes attachées. On est prêt à démarrer la saison !

Les complants de Bouchalès commencent à débourrer. A partir de maintenant, il ne va plus falloir qu’il gèle.

On cale et on attache les pieds de jurançon noir.

Ça y est ! 4 ans de boulot pour sortir nos deux premières cuvées de cépages oubliés de Bordeaux. Sur la photo, notre cuvée à base de Jurançon noir, ici appelée Dame noire, car la mention de Jurançon n’est pas autorisée sur une étiquette pour ne faire de concurrence au célèbre vin liquoreux du Sud-ouest. Un peu plus de 400 bouteilles produites. C’est pas beaucoup mais c’est un début ! Comment trouvez vous l’étiquette ?

Dégustation de cépages dits modestes : L’oublié de L’île rouge (cépage Castets) et Bois du vin, t’auras des copains de Fabien Jouves et Benjamin Taillandier (cépages Jurnacon noir et Cinsaut).

Analyse de hier matin de nos raisins de cépages oubliés. Cette deuxième récolte est pour nous interessante car elle relève plus du profil d’une année classique, en contraste avec la récolte 2020, marquée par une année solaire. Mais cela confirme nos analyses de l’année dernière sur nos sols de Graves. Le Castets est un cépage qui monte en alcool avec des pH plutôt hauts (on était au dessus de 4 l’année dernière). Le Bouchalès et le Jurançon noir ne montent pas en alcool, et le premier est marquée par une forte acidité. Le Saint-Macaire compense son degré élevé par une acidité bien marquée. A la dégustation, Saint-Macaire et Castets ont plus de complexité, même si le fruité du Bouchalès est assez remarquable. On a rentré les Jurançon noir hier. On enchaine lundi pour le Castets et on va suivre les autres cépages pour voir jusqu’où on peut les pousser. On a également nombre de cépages à goûter sur les premières grappes, mais que l’on ne vendangera certainement pas faute de volume suffisant. Si on évite les accidents climatiques en 2022, on devrait commencer à récolter des choses très intéressantes.