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Les cépages oubliés de Bordeaux
En 1997, je rencontre Robert Plageoles à Gaillac et découvre que les cépages ne se limitent pas aux seuls cépages adoptés par les appellations en 1936.
En 2016, je réalise que personne à Bordeaux n'a fait le travail d'aller replanter de manière systématique l'ensemble des cépages sui ont fait l'histoire de Bordeaux. C'est ce que nous réalisons pour redécouvrir des goûts oubliés depuis plus d'un siècle. Bordeaux disposait de 48 cépages au 19ème siècle. La plupart ont aujourd'hui disparus.
3 magnifiques interprétations du Bouchales par Frédéric Mallier. Pur, avec un peu de Merlot, ou en cépage...
3 magnifiques interprétations du Bouchales par Frédéric Mallier. Pur, avec un peu de Merlot, ou en cépage d’accompagnement du Merlot. Dans les trois cas, il nous charme sur son acidité, sur son fruit intense de framboise, de rhubarbe. Merci Frederic de nous avoir fait déguster, ces petites merveilles ! Les cépages oubliés révèlent de nouvelles palettes aromatiques, redonnent d’autres perspectives aux vins de Bordeaux. Ce sont ces chemins de traverse qui nous enchantent !
Vendredi, passionnante journée à la rencontre de vignerons qui ont fait le choix de cépages méconnus ou...
Vendredi, passionnante journée à la rencontre de vignerons qui ont fait le choix de cépages méconnus ou oubliés. Ici Henri Duporge, dans sa parcelle de Carménère et Frédéric Mallier, dans sa parcelle pré-phylloxérique et ses cépages oubliés co-plantés. Reportage de Maylis Detrie à venir dans un magazine national.
Le Bouchalès, l'avis de Nicolas Jamin, qui nous accompagne : 'Petites grappes et petites baies, fruits concentrés,...
Le Bouchalès, l'avis de Nicolas Jamin, qui nous accompagne : 'Petites grappes et petites baies, fruits concentrés, poivrés et acidulés. La vendange de Bouchalès ayant été très faible à Cazebonne en 2020, je base mon avis sur les vins de Frédéric Mallier au Château de la Vieille Chapelle qui produit certaines années un 100% Bouchalès que j'apprécie beaucoup. L'aromatique est fraîche, framboise, poivrée, la bouche est dense, concentrée, acidulée, et les tannins sont cristallins. Pour moi c'est un cépage avec un très beau potentiel qualitatif, totalement dans l'esprit du travail de Cazebonne. Un cépage qui développe à la fois une belle aromatique fraîche et fruitée, une belle structure tannique dense et souple, et une belle acidité, ça devrait aussi pouvoir intéresser les vignerons bordelais.'
Nicolas Jamin nous parle aujourd'hui du Jurançon noir : ' 'Grappes de taille moyenne, grosse baies, les fruits sont restés...
Nicolas Jamin nous parle aujourd'hui du Jurançon noir : ' 'Grappes de taille moyenne, grosse baies, les fruits sont restés assez aqueux, un peu insipides et manquant d'acidité. Tout indique pour l'instant qu'il s'agit là plutôt d'un cépage productif, peu concentré et peu aromatique.' Le vin en cuve est simple, bon, fruité, avec une bonne acidité. A tester en vinification de rosé.
Nicolas Jamin de Vigne Vivante, nous parle aujourd'hui du Mancin : '2 à 3 grappes par pied, petites grappes un peu lâches, les...
Nicolas Jamin de Vigne Vivante, nous parle aujourd'hui du Mancin : '2 à 3 grappes par pied, petites grappes un peu lâches, les baies sont petites, la maturation est tardive, les raisins conservent une belle acidité jusqu'à la vendange et développent une aromatique fraîche, mentholée et eucalyptus sur le dernier contrôle de maturité. Le Mancin a été vinifié avec du Petit Verdot, mais il était majoritaire dans la cuve. Cette cuve a développé des arômes à la fois frais et mûrs de réglisse, de cèdre, de menthol, de poivre et d'eucalyptus pendant les fermentations. La bouche est souple, plutôt riche avec une belle acidité et une belle tension. Toujours à nuancer du fait de la cofermentation, le Mancin semble également avoir un beau potentiel qualitatif pour produire des vins avec des aromatiques complexes et des structures en bouche souples. Un cépage très intéressant pour Cazebonne, et qui pourrait là encore attirer l'attention des vignerons bordelais pour sa complexité aromatique, sa souplesse, et son côté tardif et acide.'
Nicolas Jamin, de Vigne Vivante vous raconte aujourd'hui, la vinification du Saint-Macaire : '2 à 3 grappes par pied, grappes de...
Nicolas Jamin, de Vigne Vivante vous raconte aujourd'hui, la vinification du Saint-Macaire : '2 à 3 grappes par pied, grappes de taille moyenne et compactes, baies de taille moyenne à grosse, maturation plus tardive, raisins plus équilibrés à la vendange, lors du dernier contrôle de maturité le raisin développe des arômes poivrés et de fruits rouges frais. Le Saint-Macaire n'a malheureusement pas pu être vinifié seul cette année, il était néanmoins majoritaire dans la cuve en compagnie du Jurançon Noir et du Bouchalès. Cette cuve a développé de beaux arômes de poivre et de fruits rouges frais concentrés pendant les vinifications, avec une belle matière dense et souple à la fois, soutenues par une acidité et une salinité qui apportent de la tension au vin. Là encore des résultats à prendre avec des pincettes, cette cuve étant le résultat d'une co-fermentation de 3 cépages, mais le Saint-Macaire semble doté d'un très beau potentiel aromatique sur des registres de fruits rouges frais et de poivre. Son acidité me paraît également un avantage dans le contexte du réchauffement climatique. Un cépage qui correspond bien à l'identité de Cazebonne pour produire des vins éclatants de fruit qui font saliver ! Là encore un cépage qui semble doté d'un beau potentiel qualitatif pour apporter fraîcheur aromatique et acidité dans les vins des vignerons bordelais.'
Retour sur notre première vendange de cépages oubliés. Nicolas Jamin, de Vigne Vivante, qui nous accompagne sur les...
Retour sur notre première vendange de cépages oubliés. Nicolas Jamin, de Vigne Vivante, qui nous accompagne sur les vinifications, nous raconte le Castets : 2 à 3 grappes par pied max, les grappes sont petites et compactes, les baies sont très petites, à la vendange sur ces jeunes vignes les raisins sont très concentrés et en surmaturation, les résultats de cette année ne reflètent donc peut-être pas le potentiel réel du cépage. Néanmoins les résultats sont très encourageants en vinification, en aromatique on tend vers des notes mûres de chocolat et de réglisse, et la bouche développe une structure tannique dense et élégante, et une belle acidité qui compense le côté alcooleux et très concentré. Sur ce millésime 2020 c'est le cépage qui semble avoir le plus de potentiel pour réaliser des vins riches avec de la densité (résultats à nuancer en raison de la grande concentration des raisins cette année). Pour l'instant, on se dit que ce ne sera peut-être pas le cépage le plus intéressant pour faire le type de vin qui correspond à ce que l’on cherche à faire à Cazebonne, mais pour moi c'est un cépage avec un très beau potentiel qualitatif sur lequel les vignerons Bordelais qui aiment faire des vins avec de la matière et de la concentration devraient se pencher.'
Connaissez vous la pardotte ? La parde fait son apparition dès 1736 dans les écrits de l’Abbé Bellet. Sa...
Connaissez vous la pardotte ? La parde fait son apparition dès 1736 dans les écrits de l’Abbé Bellet. Sa présence est confirmée dans nos vignes par Jean-Baptiste de Secondat, en 1785, même s’il classe ce cépage comme mauvais. Elle est présente également à Bazas (Grande parde et Petite Parde), dans les inventaires de Dupré de Saint-Maur (1784). Le Comte Odart ne l’apprécie pas beaucoup non plus, mais y fait mention. Le Féret y fait mention en 1878, sous le nom de Pignon, en temps que cépage ordinaire. G. Bord, en 1932, confirme sa présence dans les vignes du bordelais en tant que cépage secondaire. Ce cépage a donc porté de nombreuses identités. S’il était bien dénommé Pardotte vers Cadillac et Langon, il pouvait aussi s’appeler Parde ou Petite Parde (Blanquefort et Graves), Sauvignon rouge (à Saint-Macaire) ou Gros Machouquet (Ambés et Montferrand), même si sous ce dernier nom, Jean Bisson nous précise en 1957, qu’il s’agissait certainement du Castets. Le cépage sera autorisé en 1935, en temps que cépage secondaire dans les décrets d’appellation de Bordeaux. Ce cépage était répandu en Gironde, et Bisson nous précise qu'il pouvait représenter jusqu’au quart de l’encépagement rouge des Graves, du Réolais, du Bas-Médoc, des Premières Côtes, et peut-être du Bourgeais-Blayais. C’est un cépage vigoureux, qui produit beaucoup et qui est résistant à la coulure. Il faut le tailler court, pour obtenir une vendange saine et mûre. Il débourre en même temps que le Cabernet-franc et fleurit, une semaine après le merlot. Ce cépage, de maturité de deuxième époque tardive (un peu avant le Cabernet-Sauvignon), avait un peu de mal à arriver à maturité, notamment quand le pied était trop chargé en raisins. Le cépage est relativement résistant au mildiou, mais plus sensible à l’oïdium. Il est à noter que le Château Haut-Bailly, conservait encore, il y a peu, quelques vieux pieds de Pardotte dans une parcelle. Le cépage a été replanté par Liber Pater, ainsi que Château Cazebonne. On produit à partir de ce cépage des vins peu corsés, peu colorés, susceptibles d’acquérir de la finesse en vieillissant. Ce cépage servait certainement autrefois à alléger les vins du Bas-Médoc, trop corsés et trop durs. On ne connaît pas les parents génétiques de ce cépage.
Vincent m’a contacté, il y a quelques semaines, parce qu’il avait un projet de planter des vignes dans les Landes...
Vincent m’a contacté, il y a quelques semaines, parce qu’il avait un projet de planter des vignes dans les Landes girondines. Je lui ai fait part de l’existence de cet ouvrage. Aujourd’hui, après avoir épluché avec passion ce magnifique ouvrage, il m’annonce qu’il va planter du Fer, du Jurançon noir, du Cabernet franc et du Baco blanc. Comme autrefois... On adore. Il faut revisiter notre histoire pour mieux réinventer Bordeaux !